Durant le mois de février 2003, nous
avons décidé de constituer un comité de soutien
à Sylvie Mérillon et Marie-Laure Segal en raison de la plainte
déposée contre elles par le président de l’Union des
Musulmans de Trappes pour « injure par voie de presse envers un groupe
de personnes en raison de leur appartenance à une religion déterminée.
»
J’ai accepté d’en assumer la présidence
au nom de la défense d’un principe essentiel dans notre démocratie
: celui du droit, de la liberté de critiquer une opinion, une idée,
une institution, une autorité.
Dans cette affaire, je considère que Mmes Mérillon
et Segal n’ont voulu ni blesser, ni injurier quelque groupe de personnes
ou confession que ce soit.
J’ai aussi accepté cette responsabilité
car je connais bien Mmes Mérillon et Segal pour leur engagement désintéressé
et constant pour les plus défavorisés, pour les plus modestes
et ce quelles que soient leur opinion, leur religion, leur appartenance politique.
Nous venons d’apprendre par l’intermédiaire de
leur avocat que les poursuites contre elles sont désormais prescrites,
à la suite d’une étonnante carence du Parquet qui n’aurait
pas respecté le délai prévu par la Loi pour les citer.
Alors qu’elle en avait la possibilité, la partie
adverse a choisi de ne pas réagir et ne peut plus le faire maintenant.
Il faut préciser que, contrairement aux dires de certains, cet état
de fait ne résulte d’aucun accord à l’amiable.
Les empêchant de défendre leur honneur et
leur bonne foi, l’issue de cette regrettable affaire ne satisfait pas Mmes
Mérillon et Segal. Malgré tout, chacun comprendra que l’impressionnante
mobilisation autour d’elles a sans aucun doute beaucoup pesé dans
cette extinction de l’action en justice en quelque sorte par « forfait
» de la partie adverse.
Dans ce contexte et en leur nom, je tiens à remercier
les 1 500 personnes qui ont répondu à notre appel de soutien
à Mmes Mérillon et Segal. Leur engagement à leurs côtés
les honore. Les sommes collectées permettent de couvrir les frais
engagés.
Par ailleurs et dans un souci d’apaisement, Mmes Mérillon
et Segal ont décidé de ne pas engager de poursuites pour
« dénonciation calomnieuse » comme elles s’estimaient
fondées à le faire.
Ainsi, si la raison d’être de notre comité
de soutien disparaît, le combat pour la liberté d’expression,
pour la démocratie et pour la défense de la laïcité
nécessite notre vigilance et notre mobilisation permanente.